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1 avril 2005 5 01 /04 /avril /2005 00:00

Hong Kong - 1978 (Wu du)


Genre : Bible shaolin
Réalisateur : Chang Cheh
Scénario : Chang Cheh, Ni Kuang
Directeur de la photo : Kung Mo To
Casting : Sheng Chiang, Philip Kwok, Feng Lu, Pai Wei, Chien Sun, Meng Lo...
Musique : Yung-Yu Chen

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****

Chi...Huu... MFF...HA-Ha...HU...HA-OOO-Haaa Hu ! Inutile de chercher frénétiquement sur votre télécommande la touche "sous titres" puisque de toutes manières je ne vous parlerais pas de cinéma mais de religion. Mon évangile selon les Shaw Brothers se nomme 5 venins mortels et l'art pour qui je voue un culte en a inspiré plus d'un. C'est du chinois ? De Hong Kong plus précisément, mais un peu made in taiwan en ce qui concerne ce grand classique d'arts martiaux. Ceci dit, pour les novices, un bref historique est nécessaire avant d'entamer le vif du sujet.

Si Hollywood s'était implanté sur une colline de Hong Kong, il y a fort à parier qu'il y aurait inscrit en monumentales capitales les lettres S-H-A-W B-R-O-T-H-E-R-S. Véritable industrie familiale du cinéma, cette compagnie domina le cinéma asiatique pendant les années 1970, s'offrant un règne qui perdure encore dans l'esprit des aficionados des films d'arts martiaux. A l'origine d'oeuvres de chevet du désormais célèbre Quentin Tarantino, la Shaw Brothers signa les perles du cinéma de Kung-Fu tels que Un seul bras les tua tous (One-armed Swordman), Les disciples de Shaolin, la 36ème chambre de Shaolin, L'hirondelle d'or, etc. La plupart des "acteurs" du succès de cette compagnie, qu'ils soient cascadeurs, chorégraphes, ou réalisateurs, sont considérés par les grands noms actuels du cinéma d'action d'asie (Jonh Woo, Chow Yun Fat, Jet Li...) comme des modèles, à l'origine de beaucoup de vocations cinématographiques. Hollywood (d'amérique cette fois) et Christopher Gans pour notre petit cinéma hexagonal, se permettent même régulièrement de solliciter les conseils avisés de certains ténors de la Shaw Brothers à différents niveaux : réalisation, mise en scène, cascade, et chorégraphie. Ainsi Kill Bill, Matrix, Le pacte des loups, Rush Hour, Charlie et ses drôles de dames, doivent tous un tribut à la compagnie de Hong-Kong, avec une mention spéciale pour le petit bijou en deux volumes de Quentin Tarantino qui en fait ouvertement l'hommage.

A l'instar de la 36ème chambre, 5 venins mortels est le point de départ d'une longue série éponyme, dû notamment au concept relativement novateur et particulièrement abouti du principe de rebondissement narratif. La répartition des différents arts martiaux et la spécialisation des 5 personnages principaux du film (Scolopendre, Serpent, Scorpion, Lézard et Crapaud) étant les autres points forts du film (Tarantino s'est directement inspiré des Venins pour son Détachement International des Vipères Assassines, dont tous les membres portent le nom de serpents venimeux). 5 venins mortels ne se contente donc pas de n'être qu'un beau film de kung-fu avec toutes les recettes du genre (honneur, bravoure, perfidie, respect et cassage de côtes), il pousse aussi les limites scénaristiques (souvent peu chamboulées) en posant dès les premières minutes l'intrigue assez simple de l'histoire (effacer le déshonneur de l'école des 5 venins plus connues pour ses larcins que pour la beauté de son kung-fu, en éliminant ses 5 représentants) pour la gérer efficacement jusqu'au bout de son heure trente de film, jouant d'un léger suspens sur l'identité secrète des venins et de leurs motivations réelles, sans que l'on ressente la moindre ficelle narrative poussive et/ou attendue. Jamais à l'étroit dans son paysage uniquement composé de décors artificiels, le film se pare d'une réalisation avec des astuces de cadrage inspirées, jamais kitschs malgré la fin des années 70 propices aux effets psyché. Etonnant même, le genre assez prompt à nous pondre du surjeu lorsqu'un protagoniste ressent une émotion forte, s'en trouve enrichi par une prestation carrément honorable d'une jolie brochette d'acteurs taïwanais pourtant quasi-débutants, devenus pour le coup des références dans le métier. Et bien sûr les claques sont belles, les parades passent bien, les coups d'lattes fusent comme il faut, toujours ponctués du traditionnel bruit de tapette à mouche sur de la toile cirée. Le tableau ne serait pas complet sans l'hémoglobine magenta, voire fuchsia, qui s'éclate par petites poches habilement dissimulées derrière une molaire creuse. Bref que du bon.

Bien sûr si au bout du compte vous ne ressentez que des soubresauts hilares devant les positions horizontales du Lézard et n'avez que de l'incompréhension devant l'apparente naïveté de ces 5 guerriers censés être des tueurs en puissance, c'est que tout cet ensemble assez folklorique ne vous sied point, tout simplement. Vous pouvez très bien avouer une passion toute exotique pour Tigre et dragon, où être un fan inconditionnel des brutales clés de bras de Steven Seagal, et passer à cotés de ce classique du genre. Méfiance tout de même : RZA du WuTang pourrait s'en trouver fâché et vous châtier pour un tel blasphème. Pour ma part je me contenterais d'une moue dubitative accompagné d'un amical coup de bambou sur le coin de votre nuque.

Enzo

Le pour :  On pousse des petits cris de hyènes pendant une semaine
Le contre :
Mobilier pété en deux en fin de semaine...

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commentaires

A
la honte sur moi pour les 12 prochaines générations à venir, je ne connaissais point. A ma décharge, One-armed Boxer m'est familier. Il va quand même faloir que je consulte mon maître es kung-fu, un certain Pascal A. pour combler ce manque impardonnable.
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E
certainement dans d'éventuelles petites productions... Les grands films de bruce ont été tournés sous la direction de la Golden Harvest...
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Y
Honk Kong 1970 ?<br /> Les Shaw Brothers n'ont jamais croisé un certain Bruce Lee ?
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