23 mai 2005
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US - 2004 (Hostage) |
| Genre : Mr Propre en action Réalisateur : Florent Emilio Siri Scénario : Doug Richardson Directeur de la photo : Giovanni Coltellacci Casting : Bruce Willis - Kevin Pollack - Ben Foster - Jonathan Tucker - Marshall Allman Musique : Alexandre Desplat Scénario | ** | Mise en scène | ** | Photographie | ** | Acteurs | ** | Effets spéciaux | * | |
Et oui, une seconde d'inattention et d'errance devant le cinéma et on se retrouve vite fait à choisir un film sur le vif. J'avais pas envie de me triturer devant un film ce soir là. Je ne sais pas pourquoi je suis allé voir Otage de Florent Emilio Siri. Sans doute que Bruce Willis dans un film d'action trouve souvent sa place (surtout dans le registre "prise d'otage") et que Nid de guêpe avait eu le mérite d'être surprenant malgré les préjugés (et Sami Nacéri au casting). Alors tentons l'expérience...
Otage est un film d'action saupoudré d'une part de suspens. Mais attention, il ne faut pas non plus chercher quelques chose là on ne peut pas le trouver, surtout avec une accroche aussi profonde que "on ne négocie pas sa famille". Donc pas de vision métaphysique de la vie ni des questionnements sur la misère du monde, le scénario est assez taillé dans le brut mais cela ne m'a non plus dérangé puisque je m'y attendais. Et il m'a tout de même réservé une ou deux surprises dans les grandes lignes mais sans plus. Il se laisse alors regarder sans trop se poser de questions sur la suite puisqu'on sait que Bruce gagne presque toujours. (Et quand on produit un film en tant que superstar de l'action, on évite de faire une fausse note au dénouement).
Alors forcément quand on sait qu'a la fin ça finit bien, pourquoi rester dans le ciné ? Et bien justement, je ne sais pas... Sans doute pour connaitre la manière dont ça finit bien. A savoir comment Jeff Talley (Bruce Willis) allait se sortir du dilemme qui lui est imposé. Lui l'ex vieux gourou d'une unité d'élite, négociateur de réputation qui a raccroché le téléphone de L.A. depuis longtemps suite à une affaire qui a mal tourné (comme quoi tout ne se finit pas toujours bien). Mais chassez le cheval au galop, il reviendra avec le naturel sur son dos. Jeff Talley subit une prise d'otage dans son petit comté paumé où il était parti vivre de journées tranquilles et d'affaires banales de voisinage. La guigne ! Lui qui ne voulait plus jamais ça. Certes, le scénario effleure toutefois le classique (adapté quand même d'un roman) mais Siri le met en scène plutôt sympathiquement et rythme son histoire avec efficacité. Les similitudes envers de nombreux prédécesseurs sur pellicules sont évidentes (et pas forcément du même registre) mais c'est bien fait et discret. Et si Florent E. Siri prends des raccourcis quelquefois, il évite les scènes beaucoup trop évidentes ce qui sauve un peu le film du ratage total et désastreux.
Pourtant malgré certains les efforts de mise en scène et de graphisme, Otage reste très conventionnel et linéaire. L'ambiance et le temps sont quasi celle de son prédécesseur Nid de Guêpes (Filmé de nuit et l'action se déroule dans le fil du temps d'une seule soirée) et au vu de cela, on ne peut donc s'empêcher de les comparer. Certes Otage est plus carrossé que son précédent mais pas forcément plus efficace. Le récit place une part psychologique dans les personnages qui peut paraître maladroite, facile et pas forcément intéressante. On peut dès lors regretter le manque d'astuce dans l'action et le potentiel inexploité de l'endroit où se déroule l'histoire. Cela reste donc sobre, trop léger et au final grand public. Ce n'est pas faute d'avoir consulté des vrais experts de la négociation et des prises d'otages au cours de l'écriture. Même le dénouement final est sans trop de surprises, il est là car il faut qu'il y soit. Ce n'est pas lui qui porte l'intérêt, si infime qu'il soit, du film.
Bruce Willis passe seul son nom avant le nom du film et vends donc sa réputation comme gageure. Par ailleurs, il faut souligner l'effort effectué au niveau du générique. Graphique et composé, il marque la volonté de l'esthétisme sur ce film. Certes ça fait passer les noms inconnus du casting plus facilement (seuls Willis et Kevin Pollack ont une certaine notoriété, les autres sont méconnus ou sortis de series). Les rôles sont bien tenus dans l'ensemble que les acteurs soient connus ou méconnus. Willis ne force pas, il fait ce qu'il sait faire sans trop se mettre en danger, c'est presque trop facile et semblable, dommage. J'ai pourtant bien aimé le choix de le voir barbu et crasseux au début, mais bon faut pas trop pousser. Bruce reprends donc vite son style monsieur propre au bout de 10 min. Ce qui n'est pas très logique au vu de ce qui lui arrive et de ce qu'on pourrait percevoir de son personnage.
Otage est un film qui passe et s'en va sans trop laisser de trace, pêchant de ne pas avoir su être plus affirmé dans le registre de l'action (malgré une interdiction au -12 ans). Certains amateurs de ce dernier y trouveront peut-être leur compte, tandis que d'autres se rabattront aisément sur son aîné Nid de Guêpe voire sur leur ancêtre originel Piège de Cristal... Yerom
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Le pour : Pour ceux qui aiment quand Bruce gagne Le contre : Bruce s'enfonce dans ses rôles de sauveur grand public |
Published by yerom
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Les films en vrac