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22 mars 2005 2 22 /03 /mars /2005 00:00

Sud-Corée - 2003 (Old boy)


Genre : Poulpe fiction
Réalisateur : Chan-Wook Park
Scénario : Chan-Wook Park, Jo-Yoon Hwang, Joon-Hyung Im, Tsuchiya Garon
Directeur de la photo : Chung-Hoon Chung
Casting : Choi Min-shik, Yoo Ji-tae, Kang Hye-Jeong
Musique : Young-Wuk Cho

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****

Quel est donc ce trauma qui afflige les jeunes réalisateurs coréens?
15 ans de dictature? D'enfermement? Une compétition acharnée pour exister face à l'hégémonique frère ennemi nippon? L'échec en quart de final lors de la dernière coupe du monde de foot?
Pour sur, une inextinguible soif de vivre et l'envie de le faire savoir.
Un besoin de reconnaissance à tout le moins.

Pour se faire, passez à la moulinette les scènes les plus violentes d'un Peckinpah, ajoutez de la virtuosité de réalisation d'un Tarentino, saupoudrez d'humour noir à la Kitano puis d'une pincée de lyrisme à la Anny Cordy. Dégeulez le tout sur les Gucci d'une de ces rombières de critiques ciné qui peuplent les projections presse. Plus d'une (ou d'un d'ailleurs) à dû quitter son siège, outré(es), lors de la présentation de Old Boy à Cannes. Des crachats gages d'une qualité indéniable en sus d'un Grand Prix du jury, lui, amplement mérité.

Le postulat de départ était plutôt prometteur.
Après une bonne biture des familles, Oh Daesu, excellent Choi Min-Shik, se retrouve enfermé dans une pièce sans savoir ce qu'il fout là, qui sont ses geôliers ni combien de temps ils comptent le tenir au secret. Ce petit manège durera 15 ans.
Il aura tout le loisir de se poser des brouettes de questions, de hurler, de supplier, de s'adonner à quelques tentatives de suicide, mais aussi de renforcer ses poings et sa tête et de regarder le monde extérieur par la petite fenêtre sur le monde de sa cellule, la télévision.
Autant dire qu'à sa libération il sera animé d'un esprit revanchard prononcé.
Pensez-donc, passer 15 ans de sa vie à mater la téloche en eut rendu plus d'un complètement maboule. Au moins, les bourreaux du Comte de Monte Christo ne poussèrent pas la cruauté jusqu'à le forcer à regarder la Star-Ac 15 saisons durant.
N'ayant au moment de sa libération guère plus de réponses à ses interrogations que lors de son incarcération, il va s'employer à obtenir des réponses par le biais de sa plus-value pieds-poings-tête. Aidé en cela d'un téléphone portable généreusement légué par l'homme mystère et d'un marteau trouvé au fond d'un placard.
Les révélations seront aussi longues à venir que le détenteur du secret aura été prompt à se faire connaître. Et s'en est presque dommage tant la première partie du film, relative à la captivité, est brillante. On se prend à imaginer quelques scènes de claustration supplémentaires, comme un répit, avant que ne sévisse la némesis Oh Daesu.
Elle était finalement très sécure cette pièce et sa routine journalière.

La bête est relâchée dans la nature. Et où elle passe, les dents ne repoussent pas. Pour mémoire, le tae kwon do (la voie des poings et des pieds) est le sport national en Corée. Et c'est évidemment ce qui saute littéralement à la face lors du visionnage de Old Boy. Cette violence surbrutale des corps qui s'entrechoquent est moins létale que les balles de 9mm des justiciers hollywoodiens, mais tellement plus douloureuse qu'elle rappelle à une humanité très crue et presque oubliée dans le cinéma dit d'action. Les poulpes aussi sont crus, et vivants, avant que la bête ne les déchiquette de ses crocs acérés. Amis des mollusques céphalopodes et activistes de la SPA de tous poils, s'abstenir. Heureusement, le dentiste n'est pas dénué d'une certaine dose d'humour, désamorçant ainsi le pénible de la consultation. Malheureusement pour les plus sensibles de la gingivite et de la racine, son humour est grinçant comme une craie blanche sur tableau noir.
Blanche, la face de clown triste et résolument solitaire de Oh Daesu,
noire, sa tignasse hirsute de bête affamée de la chair de son ennemi.
Rouge, le sang desdits ennemis.
Rose...
Roses, les lèvres sensuelles de Mido.

Malgré quelques mauvaises intentions, quelques séquences outrancièrement mémorables et une ostensible envie de bien faire, Old Boy aurait mérité de passer à la postérité. Pourtant, son côté un peu "show-off" peu aisément agacer. Même si l'on est pas une de ces rombières de critiques ciné qui peuplent aussi les magazines féminins. La scène du commissariat laisse penser, à elle seule, que le jeune réalisateur coréen Park Chan-wook
à décidément comprit bien des choses au 7ème art. Reste à lui de gagner en sérénité ou de s'affranchir de l'exercice d'adaptation de mangas pour vieux garçons frustrés dont Old Boy est issu.

Tarantino, intronisé président du jury au dernier festival de Cannes, à hésité à lui donner la palme d'or. On comprend pourquoi.
Voilà typiquement le genre de film qu'il révère sans jamais parvenir à en approcher l'âme. Sûrement parce-que la Corée à plus à dire dans ce style de film que les Etats-Unis.
Et Quentin aurait mérité de naître coréen.


Aswip'

Le pour : l'ensemble
Le contre :
le détail

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commentaires

N
exellent film ^^<br /> histoire surprenante quoi qu'un peu gloque<br /> sans doute pour moi l'oeuvre la plus aboutie de Park Chan Wook
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C
-14/20-<br /> <br /> Etrange. J'ai aimé sans aimé. bon film ou pas je me pose encore la question. Une fin probable ou probante? <br /> <br /> En tout cas le jeu d'acteur (mais aussi les combat), la realisation, le montage et la photographie sont comme les battements de coeur du heros.
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Y
Old boy, terrible.<br /> Le plan séquence-travelling dans le couloir, les chairs qui claquent.<br /> La hargne, oui la hargne, la haine, la douleur. C'est du massif là sur un scénario finement construit.<br /> <br /> A voir le soir où on veut voir un bon film.<br /> <br />
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