| Genre : Rêve de gosse Réalisateur : Wes Anderson Scénario : Wes Anderson - Noah Baumbach Directeur de la photo : Robert D. Yeoman Casting : Bill Murray, Owen Wilson, Cate Blanchett, Anjelica Huston, Willem Dafoe, Jeff Goldblum, Noah Taylor Musique : Seù Jorge - Mark Mothersbaug Scénario | **** | Mise en scène | **** | Photographie | *** | Acteurs | ***** | Effets spéciaux | *** | |
Non la vie aquatique n'est pas un prochain film documentaire en vogue ou l'on évolue parmi les flots et observant l'intimité des océans ou des rivières.
Non non non...
C'est un film sorti sur les toiles réalisé par Wes Anderson, auteur du précédent Famille Tennenbaum, avec un casting reluisant de tète d'affiches. Citons donc sans plus tarder Bill Murray, Owen Wilson, Willem dafoe, Cate Blanchett, Jeff Goldblum, Angelica Huston. Certes, un film avec un casting si important mérite qu'on se demande si ne s'agit pas d'un film-tuning d'acteurs.
Une fois de plus plus, non.
La vie aquatique est une fantaisie, l'histoire d'un rêve de gosse, le conte d'une innocence, les aventures du capitaine Zissou et de son team (le team Zissou) arpentant les océans à la poursuite du requin jaguar. Personnage farfelu inspiré du commandant Cousteau, Steve Zissou, incarné par un Bill Murray excellant dans le rôle du cynique désabusé, est le capitaine grognon d'une équipe à la dérive qui survit en tournant des films documentaires sur le monde aquatique. Résolument kitsch et décalés, les reportages donnent le ton du film car "la vie aquatique" est présenté tel quel, un reportage ; et de surcroît le dernier des reportages du team Zissou. Le reportage de la dernière chance, l'ultime épopée, Steve Z. vogue parmi les éléments et son équipage, usant de son cynisme et d'humour au cinquième degré pour ne pas croire en la fin de sa carrière et des ses rêves. Et c'est peut-être là que se trouve l'écueil du film si on peut considérer qu'il y en ai un. Il survient dans le sens de l'humour et le décalé qui peut ne pas séduire ou capter l'attention. Et pour le coup, c'est le spectateur qui s'en va à la dérive. Mais le parti est pris, assumé et utilisé à très bon escient et c'est tant mieux. Le ton si personnel et enfantin est donné à cette équipe de scientifiques ayant perdu la foi dans le monde adulte et préférant vivre les moments simplement comme ils sont. Les acteurs composent à juste titre ce "team" et on se plaît à remarquer un Willem Dafoe incarnant un sympathique matelot du groupe B rêvant d'être dans le groupe A (ah, la soif de pouvoir de l'homme...) ainsi qu'une Cate Blanchett en journaliste (réellement) enceinte observant cette équipe d'un oeil extérieur, Jeff Goldblum en scientifique collêgue-ennemi hightech, de Steve Z.
Il faut souligner également la présence de Seù Jorge parmi l'équipage. Remarqué en Manu le tombeur dans l'admirable La Cité de Dieu, il apparait comme un matelot-ménestrel-poseur de bombes et saupoudre le film de ses interprétations bossa-nova du répertoire de David Bowie donnant un ton si mélancolique et poétique à cette odyssée naïve. Il paraîtrait même que ces interprétations en portugais de son répertoire n'ont pas laissé Mr Bowie indifférent en invitant Seu Jorge à quelques dates de concert.
Mais qu'en est-il du monde aquatique ?
Et bien c'est celui que pourrait imaginer Steve Zissou. Celui d'un rêve, de poissons qui n'existent pas, de couleurs et d'espèces étranges que l'on découvre étonné et amusé, loin d'une certaine réalité...
Vous pouvez donc embarquer à bord du "Belafonte" pour suivre le dernier reportage du team Zissou, suivre le capitaine et éviter les récifs du premier degré, vous découvrirez alors un film d'une richesse et d'une sensibilité enfantine vous ouvrant les portes d'un monde aquatique à la sauce Zissou. Yerom
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