A Cinematic on aime tout ce qui porte des collants, surtout quand il s'agit de grands gaillards virils et indestructibles. Mais lorsque le lycra se teinte d'un bleu électrique, ce sont des tsunamis de frisson qui parcourent notre échine. Cette réaction ne date pas d'hier. Depuis longtemps déjà, largement avant la déferlante d'adaptations superhéroïques sur les toiles tendues du cinéma, notre imagination post-adolescente torture nos cerveaux trop maigres à essayer de visualiser avant l'heure ce que vont donner les aventures de nos héros de comics préférés. "Quels costumes vont avoir les X-men ?", "Comment vont'ils faire Spiderman ?", "Quelle gueule va avoir Hulk ?"... Faut dire que le Superman de Richard Donner sorti en 1978 avait calmé les ardeurs des plus fans, et ce malgré les qualités intrasèques de ce premier opus, servi pas un Christopher Reeve (R.I.P.) plus qu'honorable. Les effets étant ce qu'ils étaient en ce début des années 80, certains furent déçus du rendu d'action un peu à la ramasse en comparaison des aventures sur support papier. Bien sûr Superman volait... mais suspendu à une grue ou devant un judicieux écran bleu. Certes il était fort... mais ses claques brisaient du carton pâte. Et que penser de la kryptonite en plastique véritable dont le vert fluorescent dissimulait à peine une ampoule 75 watts grimée. Longtemps ces effets bricolés servirent de références au cinéma fantastique de bande dessinée, et la simple évocation d'un Batman ou d'un Spiderman sur grand écran faisait se gausser les plus railleurs d'entre nous. Même James Cameron longtemps préssentit à la réalisation des aventures de Spiderman déclara lors d'une interview qu'il préférait attendre de gros progrès en modelisation 3D d'avatars humains, plutôt que de se contenter du jeu limité d'humains ordinaires censés accomplir de l'extra-fabuleux. Ce souhait George Lucas ne l'eût avoué qu'à demi-mot. Puis vint Batman de Tim Burton qui exploita au mieux la bonne vieille mécanique des trucages oldschool, eut l'outrecuidance d'interpréter à sa manière le costume et les gadgets de la chauve-souris humaine, mais qui se concentra surtout sur le caractère résolument dérangé du personnage. L'entourloupe fonctionna à merveille, débloquant des budgets hollywoodiens à tout va et permettant aux spectateurs à nouveaux ivres d'espoir d'imaginer des jours meilleurs. Depuis bien de l'eau à coulé sous les ponts, et les adaptations de comics sont légion. Batman a perdu un peu de sa superbe, Daredevil et Hulk y ont laissé des plumes, mais Spiderman et les X-men ont surpris. Comme l'avait espéré oncle Cameron les effets spéciaux de cinéma se sont améliorés au point de doubler les vedettes lors des scènes musclées par des cascadeurs virtuels en 3D, permettant aux plus audacieux d'imaginer l'impensable et de mettre en scène l'impossible. Cette année après un retour plutôt timide de notre Bat-idole, c'est Superman qui remet le couvert, servi par un Bryan Singer idolatré par le monde comics depuis ses deux réalisations X-meniesques. La refonte cinématographique de Superman non plus ne date pas d'hier, et cela fait bien dix longues années que les tiroirs d'hollywood s'ouvrent et se referment sur le dossier délicat. Il fut question notamment que Burton le réalise et que Nicolas Cage endosse la cape rouge... Mais cette fois c'est la bonne ! Pour preuve : ce très interressant carnet de route du réalisateur filmé étape par étape et mis à la disposition des internautes qui n'osent à peine y croire. C'est en version originale, sans sous-titres et ça se passe ici. |