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3 août 2005 3 03 /08 /août /2005 00:00

Pour l'instant nous n'avions essentiellement que les adaptations des grands classiques du comics tout public avec Batman, Superman, les Xmen, Spiderman, Hulk, Daredevil (sic), Elektra, et dernièrement les 4 fantastiques. Voici peut être enfin venu le temps des adaptations des comics plutôt dark, étiqueté adulte, puisqu'après le mi-figue mi-raisin Hellboy et le bien plus convaincant Sin city, V for vendetta verra bientôt son interprétation cinématographique.

Au demeurant c'est censé être une bonne nouvelle vu la qualité du chef d'œuvre d'Alan Moore, maintenant faut voir ce que ça va donner. Et là ça risque d'être moins bon. C'est James Mc Teigue qui s'y colle, et si ce nom ne vous dit rien sachez juste que jusqu'à présent le bonhomme fut le second couteau de Dark City d'Alex Proyas, de la trilogie Matrix des frères Wachowski et du récent La revanche des Siths de Lucas… Il y a fort à parier que pour sa première réalisation Mc Teigue essaye de mettre le paquet sur l'aspect visuel du film, mais au vu de ses interventions cinématographiques on ne peut que frissonner d'effroi quant au traité narratif, ses références d'intervention étant plutôt catastrophiques de ce coté là…

Et encore je ne vous ai pas précisé qu'il a aussi œuvré sur l'inégalable Street Fighter. Arg.

On avait déjà assisté au naufrage par Stephen Norrington de la Ligue des gentlemen extraordinaires du même Alan Moore, misant bêtement tout sur du basic entertainment (in english dans le texte) plutôt que de suivre les intrigues sombres et les profils déglingués des personnages de l'œuvre originale. Comment Mc Teigue va t'il donc traiter le scénario dantesque d'un état fachiste mis à mal par un terroriste psychopate ? A Cinematic on flippe grave.

En attendant la catastrophe pressentie vous pouvez vous faire une idée en visualisant la bande annonce, ou mieux, vous précipiter chez votre libraire favori pour (re)découvrir ce petit bijou de la bande dessinée américaine.


Enzo

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3 août 2005 3 03 /08 /août /2005 00:00

US - 2004 (Land of the Dead)


Genre : Zombis everywhere
Réalisateur : Georges A. Romero
Scénario :
Georges A. Romero
Directeur de la photo : Miroslaw Baszak
Casting : Simon Baker, Asia Argento, Dennis Hopper, John Leguizamo, Robert Joy...
Musique : Reinhold Heil

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****

Au cinéma, il est de coutume actuelle de faire revenir à la vie les morts afin qu'ils viennent dévorer les vivants. Certes, le grand écran n'est pas à son premier essai de rite vaudou car on avait pu voir dans les années 80 une floppée de pellicules insolées des pas lents de nos chères tètes putréfiées, plus communément nommées "zombi". Un hommage leur fut rendu par un certain roi de la pop dans un célèbre clip vidéo sonnant ainsi le glas du film d'horreur sauce zombi ou, pour les afficionados, "undead". De toute cette profusion, on se souvient seulement du nom de certains réalisateurs. La plupart étant vite retombés dans l'oubli total, le nom de Georges A. Romero est resté comme une référence. Et pour cause, c'est le premier qui a fait trembler bon nombre de vivants dans les salles en 1968 avec le très réussi Nuit des morts-vivants (night of the living dead). Une sombre histoire de vivants reclus dans une maison luttant désespérément contre l'invasion de morts s'étant remis à marcher pour mieux les dévorer.  Charmant... Mais le monde ne savait pas que c'était le premier d'une série qui allait se profiler jusqu'en 2005, année de la sortie du 4eme opus de zombis façon Romero : Le Territoire des Morts (land of the dead). Citons rapidement les deux maillons manquants de la chaine :  Zombi (Dawn of the Dead) en 1978 et Le Jour des Morts vivants (Day of the Dead en 1986).
18 ans après avoir regardé Zombi ('tin déjà !) avec mes potes en cachette de nos parents, j'attendais de voir la suite des aventures des humains contre les morts marchants orchestrées par Romero. Bien sur, c'est plus sympa de pouvoir assister à une avant-première du film présenté par le réalisateur himself, ("Salut Georges, comment ça va?"), hommage au passage au bonhomme pour avoir lancé le genre. Clap clap clap fit la foule.
Romero s'en va, le film commence...
1h30 plus tard, je suis mitigé, pris entre le fait d'aimer et de celui de ne pas aimer. Faut-il que je tranche ?
- Non. (t'as vu aswip', j'ai piqué ton principe)
Alors je vais dire un peu des deux.


Le Territoire des Morts
est un divertissement de zombi sur fond social. On est bien loin du film dit "d'horreur" qui vous prendra les tripes d'angoisse. Bon ok, c'est vrai que l'on voit pas mal de tripailles, de tètes et de giclées d'hémoglobine sur l'écran mais ceci ne sera que gratuit, rien de bien méchant. On peut suivre les aventures tranquillement assis dans son siège en sirotant son soda (interdit aux - de 12ans quand même, faut pas pousser). Le film passe d'ailleurs assez bien puisque la fin arrive rapidement sans qu'on ai eu besoin de regarder sa montre, ceci grâce à un rythme plutôt bien tenu sur un scénario plutôt facile et ultra-classique frisant le déjà vu du genre (Romero fait du Romero après tout).
Le film conte une époque future, après l'invasion de la terre par les mort-vivants. 50 ans se sont écoulés et un poignée d'humains vivent reclus dans une place forte à la taille d'une ville, cette dernière étant cernée par les zombis. Histoire d'une situation de siège et de survie de l'espèce...
Le schéma est classique mais fait partie du genre dont Romero est le créateur, vision transposée de la société.  Là, il vise l'Amérique et son gouvernement actuel de son objectif de caméra.
Le Territoire des Morts, film engagé ? Oui, on peut le dire en souriant. Même si cela peut paraître grotesque, Romero parle de la société américaine, du pouvoir, des gens riches, des gens pauvres et de la lutte des différentes classes sociales. Non sans une certaine lourdeur et maladresse, je vous l'accorde mais il le fait.
Et les zombis dans tout ça ? Euh, ils viennent éradiquer la lutte des classes et mettre tout le monde d'accord, une jambe de riche a le même goût qu'une jambe de pauvre alors pas de fines bouches. Ils mettent aussi un peu d'ordre dans l'établissement supérieur de certains vivants et deviennent le fantasme d'une rébellion contre le pouvoir. Tout cela en croquant du militaire sur leur passage, on est pas zombis pour rien. Bien sur, il n'y a pas d'histoire sans héros et l'on suit les aventures d'un petit groupe d'échappés prêt à se battre contre l'oppresseur, qu'il soit vivant ou mort, afin obtenir une certaine liberté, non pas de penser, mais de pouvoir vivre paisiblement. Ce qui est en somme assez naturel...
Coté casting, les vivants s'en sortent bien. On y croise notamment
Simon Baker (Judas Kiss, Le cercle 2...) en héros aux lêvres toujours "glossées" et aux tenues impeccables, John Leguizamo (Romeo + Juliet, Summer of Sam, L'impasse...) en mercenaire arrogant, Asia Argento (Triple X, Last Days, Le Livre de Jeremie...) en fille de la rue battante (et d'un célêbre réalisateur d'horreur italien), Dennis Hopper (Easy Rider, True Romance, Blue Velvet...) en homme riche et sans scrupules. Tout ce petit monde s'amuse sans prétention, ça joue dans le ton du film. A signaler quelques seconds rôles assez comique tournant en ridicule quelques militaires au milieu de ce foutoir.
Coté morts, le casting est inconnu, même si la caméra suit le parcours d'un zombi s'appropriant le rôle du leader et un rôle au scénario. Ce qui est plutôt rare car les zombis n'aiment pas trop le star-system en général. Petit clins d'oeil pour le retour de
Tom Savini (maquilleur et effets spéciaux d'une longue liste de film) qui a remis la même tenue de motard qu'il portait dans Zombi, où il prenait d'assaut le centre commercial avec ses potes bikers et finissait par la même occasion éventré.
Autre clin d'oeil de sympathie de Romero à
Simon Pegg et Edgar Wright, actuellement à l'affiche dans la comédie parodique Shaun of the Dead, qui apparaissent grimés en zombi chez un photographe.

Arrivant après le "undead revival" des dernières années (28 jours plus tard (même si c'est juste inspiré),
L'Armée des Morts...), on aurait pu imaginer Romero remettre de l'ordre sur ce qu'est un film de zombi.
Mais non.
Malgré quelques volonté de faire avancer quelques idées, notamment dans l'évolution des mort-vivants, le film ne se dénote pas plus que ça et ne revient pas non plus sur les bases. Heureusement, Romero n'a pas eu a mauvaise idée de copier
Jack Snyder en faisant courir ses zombis pour faire moderne et donner du dynamisme comme dans le bancal remake L'Armée des Morts. Mais il n'a pas non plus redonné le même sentiment d'horreur que les gens qui l'ont copié ou rendu hommage ou n'a pas été assez loin pour donner un ton série B. Alors le film, bien réalisé, se faufile, se laisse regarder mais n'est pas assez affirmé dans un style ou un autre. Comme si Romero avait voulu toucher un plus large public désormais plus habitué à se faire molester au ciné devant des scènes de banquet et de ripailles homosapiens d'outre-tombe.

On assiste alors à la chute d'une espèce désespérée face à des créatures décharnées hurlant dans la nuit. Et au passage, on comprends bien que la menace ne vient pas directement et uniquement des morts et même que certains vivants verraient en eux un certains salut contre leur congénères...



Yerom

Le pour :  Divertissant
Le contre :
Peut-être un peu trop divertissant justement.

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2 août 2005 2 02 /08 /août /2005 00:00

Hong Kong - 2004 (San ging chaat goo si)


Genre : Pur Jackie
Réalisateur : Benny Chan
Scénario : Alan Yuen
Directeur de la photo : Anthony Pun
Casting : Jackie Chan, Nicholas Tse, Charlie Yeung, Charlene Choi, Daniel Wu...
Musique : Tommy Wai

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****

L’inspecteur Wing est un flic respectueux et respecté dont l’équipe de choc entièrement composée de jeunes oisillons prometteurs tient la dragée haute aux forces d’intervention spéciales. Pourtant lors de la traque du spectaculaire et déroutant gang des 5, l’impeccable inspecteur assiste impuissant au massacre de ses équipiers… Désespéré il se morfond une année pleine, noyant sa peine dans du Clan Campbell et hantant les bars jusqu’à fermeture. Un jeune officier tente alors de le convaincre d’abréger cette retraite anticipée et de se remettre aux trousses des canailles impunies…

Il faut nous croire lorsque l’on vous dit qu’un vrai Jackie Chan ne se voit uniquement que lorsqu’il est estampillé du label Made in Hong Kong. N’allez donc pas nous faire l’offense de restreindre la cinématographie du maître acrobate à de piètres participations hollywoodiennes Rush Hourdiennes et je ne sais quels autres divertissements clownesques tout juste bons qu’à ne s’approprier qu’une pâle version de démonstration des talents du petit dragon-chat. Ca nous vexerait.

Jackie n’est jamais plus à l’aise que sur ses terres, exploitant au maximum ses talents de cascadeur, de chorégraphe, de réalisateur, et … d’acteur (j’en vois qui rigolent au fond). Même lorsqu’il n’est pas le narrateur de ses propres aventures, l’idole du pays a assez de bagou et de bagages pour se permettre d’axer la réalisation d’un film afin d’obtenir le meilleur angle de vue possible sur ses galipettes et entrechats, ceci sans provoquer le moindre tollé d’indignation du réalisateur attitré. C’est assez rare pour le souligner et cette précision suffit à expliquer que le cinéma de Jackie Chan est un cinéma de genre à lui tout seul : Jackie est unique, et seul Jakie est prompt à faire du Jackie. Point. Alors certes quelques joyeux drilles peuvent s’essayer aux pirouettes urbaines, franchir d’un saut de biche une grille barbelée de 3 mètres 10, traverser une lucarne de haut de porte sans toucher la moindre embrasure, ou dévaler de l’échafaudage gigantesque en flip-flap arrière, mais parmi la pléiade d’imitateurs, et outre l’audace acrobatique, combien ont le talent dramatique de Jackie ?

Aucun.

Même en étendant la sélection en dehors du cinéma d’action pas un comédien ne saurait retranscrire ce jeu si typique dont le modèle ouvertement avoué n’est d’autre que Buster Keaton… Personnellement je préfère cette référence gentiment obsolète au modèle de comédie des Yamakasi emprunt du style d’AB productions. Jackie lui n’a que faire de la mort du cinéma muet. Son jeu s’exprime d’une gestuelle digne du mime Marceau, toujours dans l’excès d’intention histoire d’intensifier l’émotion censée susciter et de palier un certain, mais néanmoins sympathique, manque de talent d’acteur. Quand Jakie se caille les miches il claque fort des dents et se donne de violents coups au torse pour se réchauffer, quand Jakie est surpris il écarte bras et jambes en s’arc-voutant grossièrement et écarquillant tout ce qu’il peut, et quand Jackie pleure, il pleure de tout son corps. Son faciès se déforme tel les masques grotesques de la comédia del arte avant de s’inonder de chaudes larmes à grandes vannes ouvertes.

Autant prévenir ceux que ça agace que dans New police story Jackie pleure beaucoup. Tant en fait, qu’en conclusion du traditionnel bêtisier de fin de séance l’acteur visiblement mis à mal par les intentions du réalisateur, avoue même ne plus avoir assez de glandes lacrymales pour continuer la prise… Globalement d’un point de vue de spectateur occidental, on en demandait pas tant. On a beau apprécier la pantomime de Jackie, Benny Chan plombe franchement son film de longs instants de détresse absolue, n’hésitant pas à nous faire de la redite lors de certaines scènes éthyliques ou l’inspecteur Wing taquine du verre de sky. Ca larmoie pas mal donc et, hormis une excellente scène d’évasion et des interventions délicieuses mais retenues des personnages secondaires, ça ne rigole pas des masses, ce qui est peu coutumier d’un Jackie Chan plutôt enclin au divertissement pur. Selon certains fans assidus (y’en a qui le sont plus que nous je vous l’assure) ce film serait le point de départ d’une nouvelle carrière plus orientée vers la tragédie que la comédie, lorgnant du coté des polars d’action façon Time and Tide, Old Boy, ou Memories of murder. Pourquoi pas ? Faut voir… L’air de rien Jackie prend de l’âge et à l’instar d’un Jean-Claude Van Damme il chercherait à réorienter son jeu vers quelque chose de moins en moins physique, même si bien évidemment certaines cascades impossibles restent encore à prévoir.

Pour l’instant pourtant Jackie continue d’impressionner avec ses chorégraphies calées au poil de teckel près et ses pirouettes inattendues d’un bus à un réverbère, le long d’un building, ou au milieu d’un LegoPark. D’ailleurs New police story se rapproche assez des précédentes productions Hong Kongesques du même Jackie Chan tels que First Strike (Police story IV), et Who am I, dont la scène finale sur le toit rappelle vaguement quelque chose… En fait passé l’introduction un tantinet longuette sur la débauche de l’inspecteur Wing, New police story emprunte vite des sentiers narratifs déjà éprouvés, pas forcément éculés, et on ressent vite un plaisir familier à retrouver Jackie fidèle à lui-même. Comme souvent l’histoire tient sur dix lignes et certains passages d’intrigue secondaire n’amène rien de plus. L’histoire de Fung paraît superflue malgré le relatif mystère qui gravite autour, et même le penchant alcoolique de l’inspecteur semble n’être qu’un lointain souvenir une fois l’enquête amorcée… Pourtant… comment dire, l’essentiel est ailleurs, et il convient de ne pas s’arrêter à ce que l’on qualifie vite de détails, afin d’apprécier le beau spectacle qui s’offre à nos yeux ébahis. La réalisation des scènes d’action demeurent des modèles du genre et à ce titre on est comme des gosses devant les exploits d’un Jackie Chan toujours en forme même si les câbles et les retouches numériques pointent doucement mais sûrement le bout de leur nez.


Enzo

Le pour :  Professionnel des galipettes à 51 piges garanties sans viagra.
Le contre :
La dramaturgie naïve... Une question de goût.

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1 août 2005 1 01 /08 /août /2005 00:00

France - 2004


Genre : pique un peu les yeux, et les oreilles
Réalisateur : Patrick Braoudé
Scénario : Patrick Braoudé
Directeur de la photo : Jérôme Robert
Casting : Michaël Youn, Jacques Villeret, Arno Chevrier, Franck Dubosc, Kad & O
Musique : Jacques Davidovici

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****


La pire insulte de mon répertoire d'insultes doit être : "minable!" A bien y penser. Je vous assure qu'avec le ton juste, elle peut être assez dévastatrice. Or je cherchais désespérement le qualificatif opportun au sortir du film de Braoudé et je dois dire que c'était la franche bousculade tant j'étais inspiré. Alors entre un inepte de bon aloi et un pitoyable de circonstance, j'ai du, à regret, me résigner à recourir à mon arme ultime : "minable!"
A regret car je la conservais bien au chaud pour dépeindre Les Dalton, qui reste, malgré tout, dans mon top 1 de la "minabilité".
Mais le qualificatif adéquat n'existant pas encore dans la langue de Molière pour cerner pleinement ce désastre là, "minable!" devra donc faire l'affaire
pour cerner cette "adaptation" de Goscinny ci. Iznogoud.

 

Autant la langue de Marcel Proust et Julien Lepers est riche en nuances, autant les adaptations (françaises) de bd sont devenues le parent pauvre du 7ème art. Pour servir la soupe aux chaînes de télé co-productrices et s'assurer primes-time et rediffusions en rafale. A ce titre, Iznogoud signe de son sang un pacte avec la crème de la chaine puisqu'il s'assure le soutient pécuniaire de TF1, M6 et TPS Star. Rien de moins. C'est dire l'ampleur du désastre.
- Si tu vas par là les films de Tarantino sont produits par Miramax, sous-filiale de Disney. Ca n'est pas gage de compromission inéluctable.
Mais Patrick Braoudé n'a rien d'un Quentin Tarantino. Ca ce saurait. Il est à peine réalisateur de films.
Populaire pourrait cependant si bien se marier avec poétique. Ou salutaire.
- ou "sapulaire", ou "polutaire" tant qu'on y est.
Ouais. T'as raison en fait. Inventons donc des néologismes pour qualifier (calife quand tu nous tiens) les adaptations de bd qui le nécessites, plutôt que de perdre du fluide primal à expliquer comment de tels gâchis sont encore possibles. Dire que nous sommes censés vivre une période de récession profonde.
- bon, alors, on le fait ce jeu ou pas?

 

Donc, pour Iznogoud j'en resterais à "minable!" et ce sera mon dernier mot Jean-Pierre.
- ha mais non, on a pas commencé que tu triche déjà.
Oui, mais je suis l'initiateur de ce jeu de l'esprit, alors ta gueule.
- d'accord mais plus de passe droit ou autre joker, c'est trop facile sinon.
pour Iznogoud je propose "foutrine". Un mélange de foutre et de latrines.
C'est bon ça, comme dirait Michael Youn dans Iznogoud. Puisqu'on est dans les hautes sphères du genre, que trouverais tu d'assez collant et graisseux pour Les Dalton?
- à brûle pour point c'est dur quand même, je me chauffe à peine. T'aurais pas plus simple pour commencer?
Je reconnais volontiers que c'est pas un cadeau. A charge de revanche pour le "minable!". Oublions Les Dalton pour le moment.
Astérix, Mission Cléopâtre alors...
- facile. "dromastuce".
Je vois bien l'emploi du dromadaire mais où est l'astuce?
- c'est que Chabat a été assez malin d'intégrer tous ses potes dans l'aventure afin de minimiser l'emploi du duo Clavier/Depardieu.
Pas con en effet, mais alors que dirais tu du premier chapitre, Astérix et Obélix contre César?
- qu'il est nul.
Oui, mais au delà...
- qu'il est "parcouillard".
Qu'est-ce que c'est que cette histoire de parking et de couilles au lard???
- Mais noooon. "parcouillard". Car c'est une grosse campagne de promo pour le parc Astérix avec du franchouillard dedans.
Bah c'est un truc bien gaulois Astérix à la base.
- oui, mais jamais vraiment vulgaire si tu lis bien. Or le film de Zidi...
Et puis t'as qu'à t'y coller toi qu'est si malin d'abord.
Vas y, balance.

- Michel Vaillant.
mmmmh, je dirais qu'il est "froidrature".
- hé allez, la quadrature du cercle en période glacière. C'est quoi ton délire?
Un film super (sans plomb) froid dans lequel les acteurs sont aussi expressifs que des voitures.
- mouais. Je vois que t'as mangé du clown alors tu vas faire les propositions et moi les réponses si ça t'ennuis pas.
Bien, alors Blueberry...?
- "Prairiogène".
Et où t'as vu qu'il était question de fruits de mer conservés dans l'hydrogène liquide?
- C'est un mélange de La Petite Maison Dans La Prairie et d'hallucinogène. Charles Hingals ramasse des champis et va consulter son chaman pour un rhume des foins si je me souviens bien.
Ca passe. Arsène Lupin?
- c'est une adaptation de bd Arsène Lupin? Tu vas mieux toi.
C'est parce-qu'il est fait allusion à l'œuvre de Maurice Leblanc dans un album Des 4 As.
- Si c'est pour une oeuvre littéraire alors...
"Foutravate"
Encore tes histoire de foutre!
- Nan, c'est pasque c'est un film foutraque sur cet art martial indémodable qu'est la savate.
Puisqu'on est dans les "à peu près adaptations de bd réalisées par Jean-Paul Salomé", que dirais tu de Belphégor, le fantôme du Louvre?
- Facile. un film "marcenthal".
Avec Sophie Marceau et Frédéric Diefenthal?
- et la contraction se suffit à elle même.
Pas mieux.

Immortel (ad vitam) de Bilal.
- "3déellique".
De la 3D, des images réelles et du bordélique.
- tu vois quand tu veux!
Daredevil?
- ha non. On avait bien précisé les bouses made in France!
D'accord. Ca fera l'objet d'une autre chronique. Y a matière. C'est juste que je sèche un peu là. Tu l'auras voulu, je retente Les Dalton.
- "Badedwoodnofun".
Kezako?
- Du Ed Wood en mauvais et pas drôle.
A ce point?
- J'te promets. Et pourtant je croyais naïvement avoir touché le fond de la vase après vision de Soobydoo n°2.
On ne peut décemment pas finir sans une note d'espoir, un peu hors sujet de surcroît, ce serait vraiment trop horrible.
- Je sais pas moi. T'as vu L'enquête Corse?
Non.
- Bah voilà. Si tu l'a pas vu, tous les espoirs sont permis.


Voilà, voilà.
Navré pour ceux qui, éventuellement, attendaient un avis constructif.
Mais c'était vraiment trop me demander. Je n'ai donc guère mieux que "minable!" dans ma besace pour exprimer ce que m'inspire Iznogoud.
Et si d'aventure vous comptiez acheter ou louer le dvd à sa sortie, je ne peux que vivement vous conseiller d'attendre sa prochaine diffusion sur TF1 ou M6. Vous pourrez ainsi légitiment râler d'avoir coché la petite case de votre déclaration d'imposition précisant que vous devez vous acquitter de la redevance. Faites donc des économies et cessez de dilapider à tord et à travers vos deniers si chèrement gagnés. Pour les indecrottables dépensiers, je vous suggère plutôt de faire un don à une association humanitaire de votre choix en lieu et place. Vous bénéficierez ainsi d'une réduction d'impôts, et ce pour une bonne cause. Ceci sans vous être infligé Iznogoud de Patrick Braoudé. Qui lui n'est pas remboursé par la Sécu. La cruauté mentale n'étant toujours pas prise en charge.

Aswip'

Le pour : avec un nom pareil, il fallait s'y attendre
Le contre :
minable!

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27 juillet 2005 3 27 /07 /juillet /2005 00:00

Grande Bretagne - 2003 (shaun of the dead)


Genre : Morts de rire
Réalisateur : Edgar Wright
Scénario : Edgar Wright, Simon Pegg
Directeur de la photo : David M. Dunlap
Casting : Simon Pegg, Nick Frost, Dylan Moran, Kate Ashfield, Lucy Davis
Musique : Pete Woodhead, Dan Mudford

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****


Mesdames, mesdemoiselles, si vous désirez en apprendre sur la psychologie du mâle trentenaire de base, vous trouverez ici quelques clés indispensables pour une bonne appréhension du problème. Comment ne pas le brusquer, ne pas chercher à lui imposer vos amis bobos, ne pas dire de mal de sa mère et ne surtout pas chercher à déballonner son meilleur ami. Ne serait-ce que parce-qu'en cas de rupture, c'est avec lui, autour de quelques pintes,
qu'ils iront refaire le monde dans leur pub préféré. Ainsi, si vous l'avez jouée feutrine et avez su vous rendre sympathique aux yeux de son pote, ce dernier pourrait bien plaider en votre faveur au lieu de lui assener un inénarrable "une de perdue..." de circonstance.
C'est tout un truc la psychologie du mâle trentenaire de base.
Il faut bien voir que la vie n'a pas gâtée notre mâle trentenaire de base, appelons le Shaun pour plus de commodité. Une petite amie qui lui met méchamment la pression donc, un colocataire intransigeant et pro-actif, un beau père blasé et méprisant, une mère dans le cosmos, un boulot honnit, des collègues qui lui renvoient une image de faillite professionnelle irréversible et un meilleur ami qui ne le tire pas vers le haut, il faut bien l'admettre. lorsque ce panorama enchanteur laisse place à une vague de zombies assoiffés de sang, Shaun va-y voir l'occasion rêvée de remettre un peu d'ordre et de sens dans sa vie qui partait salement en quenouille. De renaître. D'entre les morts vivants.


Shaun Of The Dead
, ou l'art de faire ce qu'on sait le mieux faire. De la bonne comédie nonsensique mais pas dénuée de sens à partir d'un exercice
imposé et déjà à bout de souffle. Sans avoir donné la plénitude de son potentiel. Attendons cependant le Land Of The Dead du maître Romero, qui d'après Gorge Profonde se réapproprie ce qui lui revient de droit.
Pour l'heure, le phénomène réattaque l'Europe après une invasion mésestimée pour cause de promo bâclée, 28 Jours Plus Tard.
Y pas de raison que seuls nos amis américains aient la primeur de la zombitude. Après tout, nos morts valent autant que les leurs. Ils peuvent être aussi vils, répugnants et dangereux. La différence majeure se situe au niveau des vivants. Edgar Wright, réalisateur et Simon Pegg, rôle titre et co-scénariste en tête. Des vrais fans de Romero.
Pas des petits tâcherons opportunistes à la solde du grand Satan pâte à mâcher chlorophyllé. Voir entre autre l'inepte remake de Zack Snyder,
Dawn Of The Dead (2003) ou l'inepte tout court House Of The Dead de Uwe Boll. Non, nos frères ennemis d'outre manche connaissent le dossier et nous livrent avec ce Shaun Of The Dead un objet mortellement maîtrisé.


Outre le fait qu'il soit bourré de clins d'œils et de références, qu'il lorgne ostensiblement vers la parodie, le film de Edgar Wright assume sa fanitude avec intelligence et est sous-tendu par une mise en scène d'une grande efficacité. Que du plan utile dans son film. Une photo très soignée, un montage ciselé, des dialogues efficaces, des situations hilarantes, une bande originale pop très à propos et du plus bel effet. Ajoutez un scénario très bien conçu et l'ensemble concours à rendre les protagonistes très attachants et donc à impliquer le spectateur dans leur quête de survie.
Et à cet égard, Shaun Of The Dead est un très bon film de zombies. Car passé la franche rigolade, on est brutalement saisit par le potentiel hostile du dehors. L'aspect débonnaire et neurasthénique des errants cache bel et bien des dévoreurs de chair humaine forts craignos. Et la farce pourrait rapidement tourner au carnage si l'on y prend garde. En jouant ainsi la diversité de palette sans se contenter de faire ronronner sa dominante humour, le film gagne considérablement en couleur.
La scène du pub et ses palabres pourrait casser une dynamique bien huilée mais on sent nettement que les comédiens se sont éclatés à la tourner. Tout comme le présentateur télé qui rêvait de dire : "je répète, en arrachant la tête ou en détruisant le cerveau".


Au delà de la lecture au deuxième degré de bon aloi de tout bon z, son indispensable ancrage social, Shaun Of The Dead prouve que les britanniques ont encore une sérieuse longueur d'avance en terme d'humour. Qui d'autre pourrait proposer avec un telle drôlerie d'éclater du mort vivant à la batte de criquet? Ou au lancer de vinyles non assumés de sa discothèque? Ou encore, arme ultime, en imitant les zombies eux-même afin de ne pas se faire repérer. Et tout cela dans le plus grand respect des règles du genre :
Pas d'explication au phénomène ; la rentrée dans l'atmosphère londonien de la sonde spatiale Oméga 6, les morsures de singes, l'utilisation massive de...
La recherche désespérée d'un abri imprenable ; au cours de laquelle on croise l'équipe B, un grand moment.
Le siège de l'abri en question finalement très prenable.
Mais Shaun Of The Dead c'est surtout une histoire d'amitié indéfectible. Du genre back to back avec mes stuntmen. Que même l'histoire d'amour la plus déchirante ne saurait entamer. Parce-que s'il est indécis et immature, le trentenaire de base est comme ça. Il ne transige pas lorsqu'il s'agit d'amitié.
Ou lorsqu'il s'agit de refaire une partie de Tekken 2. Tous en coeur :
"Ooo, you make me live
You're the best friend
that I ever had"
(Queen)


Aswip'

Le pour : vivement le 2
Le contre :
le générique de début trop court car excellent

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25 juillet 2005 1 25 /07 /juillet /2005 00:00

 J'en avais entendu parler depuis longtemps...
J'avais frétillé devant les premières images même montées sur une musique à deux balles. Ceci avait trainé sur le net, puis plus de nouvelles, vent zéro, mer plate pendant 1 an environ...

 Et bien voici ce qui pourrait s'annoncer comme une bande annonce "pour de vrai" de Mirromask, LE film de Dave Mc Kean, auteur reconnu de bande dessinées (mais aussi graphiste, photographe, illustrateur, photographe et compositeur à ses heures perdues). Autant vous dire que le visuel du bonhomme n'a rien d'anodin et qu'il pourra en laisser plus d'un sur le carreau du scepticisme. Mais pas moi, je suis déja conquis (peut-être un "vendu" sur ce coup là...).

 
Le scénario de Mirromask a été concocté par Neil Gaiman et Dave Mc Kean. Ce dernier a pris la réalisation en main en collaboration avec les studios de Jim Henson (Dark Crystal, The Muppet Show, Labyrinth...) pour créer un monde original et saisissant. Les afficionados des univers graphiques vont s'en lécher les pupilles.

En attendant le 30 septembre prochain pour la sortie, rinçez donc vous l'oeil :
La bande annonce


Yerom

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20 juillet 2005 3 20 /07 /juillet /2005 00:00

France - 2003


Genre : premier degré
Réalisateur : Etienne Chatiliez
Scénario : Etienne Chatiliez, Laurent Chouchan
Directeur de la photo : Philippe Welt
Casting : Vincent Lindon, Cécile de France, Pierre Vernier, Eric Berger, Anne Brochet
Musique :

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****


Il ne faut jamais désespérer. Voilà un film français récent et enthousiasmant qui faisait défaut aux colonnes de Cinematic. Le dernier Etienne Chatiliez donne dans ses thèmes de prédilections.
Deux braves employés de maison un peu limités et cleptomanes compulsifs délestent leurs riches employeurs de quelques bibelots avant de s'enfuir comme les voleurs qu'ils sont. Ils vivent au jour le jour, limite à la minute la minute, avant de tomber l'un sur l'autre. Jusqu'ici sans attaches et solitaires, ils vont désormais vivre sans attaches et solitaires, mais à deux.
Allant jusqu'à commettre leurs larcins sans discernement et culpabilité au sein de leur propre couple. Et comme l'objet est atypique, je ne tiendrais pas mon rôle de procureur habituel mais celui d'avocat.
Car ce film à subit, à mon sens, un traitement très injuste à sa sortie.

Hormis le caractère litigieux de l'affiche, qui n'est d'ailleurs pas indéfendable, J'ai cherché à savoir pourquoi ce déferlement d'anathèmes, cette quasi rage à tailler La Confiance Règne. Je l'ai donc regardé et j'ai compris.
J'ai ris à plusieurs reprises. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup. Si j'ajoute que les rares humoristes actuels à me faire marrer sont Dieudonné, en spectacle, Ali G, sur Channel 4,
et la bande du Groland, sur Canal, vous serez probablement plus avancés sur notre affaire. Ce genre d'humour étant assez peu répandu sur les ondes et dans le cinéma made in France, je n'en suis que d'autant plus ravi quand je perçois une forme d'appartenance dans le film de Chatiliez.
Mais gardez bien à l'esprit que la France à mal au rire (avec une voix chevrotante à la Malraux).
A force de comiques au rabais, de membres ad vitam de l'académie française de l'humour, de compiles et autres classements de la vanne en tous genres,
une vision parcellaire de l'humour s'est peu à peu imposée au pays de Fernand Reynaud. Et elle ne s'est pourtant pas imposée toute seule.
Mougeotte et Le Lay l'y on bien aidée dans leur campagne sarkozyenne du politicaly correct pout tous. De la pensée unique sa mère.
Choisissez votre camp, adeptes de Laurent Gerra et autre Maxime de sinistre mémoire.

Pour l'heure, mon client n'avait d'autre ambition que de proposer une alternative au cinéma comique français. J'en veux pour preuve qu'il n'a pas embauché des expédients devenus très prisés, voire incontournables, voire obligatoires de ce genre qu'est la comédie. Des ex de la téloche. Non, Mesdames et Messieurs les membres du jury. Contre vents et marées, mon client à tenu bon la barre, et les dieux de l'humour savent pourtant que le navire "comédie" fait eau de toutes parts.
Vaillant, il a embauché des comédiens (avec une voix ronde et profonde à la Gabin). Des vrais. Elevés aux planches, aux cimaises et aux rideaux en velours bordeaux. Est-ce ce corporatisme qu'on lui reproche, alléguant un hypothétique manque d'ouverture? Un certain classicisme.
Pas de placements produits pour les chaînes de télé productrice de 7è art, mais une valeur ajoutée indéniable pour le spectateur. Et je vois bien dans l'œil de l'avocat général qu'il voudrait m'opposer cet argument facile qui veut que les comédiens de télé soient des comédiens tout court.
Tout court, c'est le terme approprié. Je n'en citerais que quelques tristes exemples pour étayer ma défense et n'être point fastidieux.
Espace Détente, Double Zéro, RRRrrrr !!!, Ma Femme S'Appelle Maurice...
On m'oppose alors que Vincent Lindon n'est pas convainquant. Qu'on me le prouve. Je trouve, au contraire, qu'il donne corps au personnage de Christophe avec humanité si la justesse n'est, quant à elle, pas toujours au rendez-vous. Certes, je lui eut préféré un Cluzet dans le rôle mais rendons justice au comédien, assez peu adepte de l'exercice comique, de se mettre ainsi en danger. Et rendons grâce, de grâce, à la si délicieuse Cécile De France de porter si haut les couleurs chamarrées et chatoyantes de l'espièglerie. Avec justesse, elle, et avec sa jolie frimousse, son p'tit nez en trompette, son mollet altier, son p'tit c... Mais... je m'emporte Monsieur le président, car bien que vêtue d'une robe, je n'en suis pas moins homme.

D'humanité il est justement beaucoup question dans les arguments fallacieux de la partie civile. Prétendant sans retenue que mon client à rendu
ses protagonistes inhumains, vulgaires. J'attaque en diffamation, direct. Insolite n'est pas synonyme d'inhumanité. Plutôt d'animalité.
Hors l'être humain... lalala... mammifère, évolué, mais mammifère quand même. D'ailleurs Vincent Lindon déclare avoir pris modèle sur le suricat pour l'interprétation de Christophe. Afin de rendre son personnage vif et impulsif.
Et entre vulgarité et poésie, la limite est parfois ténue. Je n'irais cependant pas jusqu'à affirmer que Véronique Genest ou Mathilde Seigner soient des poétesses.
- Plutôt un homonyme à deux lettres près.
Tiens, te voilà toi.
- continue, tu t'en sors pas mal.

Il ne s'agit pas non plus d'une opposition entre riches et pauvres comme les critiques rapides l'ont affirmés, mais d'une cohabitation entre ces deux mondes. Chrystèle et Christophe sont des Robins des bois. Ils volent aux riches pour donner aux pauvres. Et comme charité bien ordonnée...
ils gardent tout pour eux. D'une logique implacable.
C'est en fait le procès de la différence que l'on instruit ici. Voilà qui n'est pas très mainstream. Vous allez vous faire tirer les oreilles M le procureur.
Chrystèle et Christophe sont différents. Leur mode de fonctionnement n'est pas le notre. Voilà le pourquoi de ce rejet épidermique. Elle couche indistinctement avec des beaufs, des moches, des beaux, des gentils sûrement aussi. Les sentiments, le romantisme, la noblesse de l'acte,
c'est pas son truc. Lui ne juge pas. Les vieilles peaux cyniques et les gentils cinoques seront floués à la même enseigne et sans distinction.
Ils ne sont pas sans vergogne. Car ils ne savent pas ce qu'est la vergogne. Et ce constat n'a pas de justification sociétale à 1 euro 50.
Ils sont juste comme ça. Des imbéciles heureux.
Il semblerait que l'adjectif épithète soit ce qui ai vraiment dérangé certains bien pensants. A force de trop penser.

Pour en rester aux réquisitoires, je pense qu'ils sont la conséquence d'une lecture erronée de ce film. Bien sur Chatiliez brasse la richesse et la pauvreté. Mais il ne les met pas en balance (de la justice). Il les traite également. Et ne pas le percevoir révèle un bon gros aveuglement (de la justice aussi).
Ils ne s'agit des "pauvres" pauvres contre les "riches" riches.
-
A la rigueur, ce serait plus ces "salops" de pauvres.
Et je ne vais pas vous faire non plus le couplet de "qui sont les vrais riches de l'histoire" bien que je sois un putain d'avocat. Mon client à en fait une profonde tendresse pour ses personnages. Tous ses personnages.
Lui prêter des intentions aussi basses que le cynisme et le mépris est, outre un non sens, faire injure à son intelligence et à celle de ses comédiens.
Je tiens par ailleurs à attirer l'attention du jury sur le passé irréprochable de mon client. Il à d'ailleurs eut recours à un traitement psychologique tant les viles attaques dont il a été l'objet, l'ont affectées. Alors qu'il lui suffisait de recourir à un bon avocat. Votre serviteur (avec une courbette à ras de terre).
C'est pourquoi je compte faire appel d'une éventuelle condamnation devant la cours européenne des droits de l'homme. Pour les dommages et intérêts que j'entends obtenir, veuillez m'envoyer un sms afin d'obtenir mes n° de comptes en Suisse. Je prends 20%.
Messieurs les censeurs...

Aswip'

Le pour : Céci-i-leu
Le contre :
La fin qui dénote un peu

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13 juillet 2005 3 13 /07 /juillet /2005 00:00

USA - 1999 (Judas kiss)


Genre : Fuck me Junior !
Réalisateur : Sebastian Gutierrez
Scénario : Sebastian Gutierrez, Deanna Fuller
Directeur de la photo : James Chressanthis
Casting : Carla Gugino, Simon baker, Alan Rickman, Emma Thompson, Gil Belows, Til Schweiger…
Musique : Christopher Young

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****

Ce qu'il y a d'usant avec les arnaques de petite envergures c'est qu'elle ne rapportent pas assez. Junior a beau agiter les courbes sensuelles de Coco Chavez au nez d'hommes d'affaires afin de les faire chanter sous la pression d'aller balancer leurs penchants adultères, les poches trouées des deux complices (et amants) se désemplissent vite. Et si l'idée géniale était d'aller chercher la maille là où elle a la meilleur côte du marché ? En la personne de Ben Dyson, tiens par exemple, pointure incontournable de l'informatique (à moins qu'il ne s'agisse d'aspirateurs sans sac), avatar cinématographique de notre Bill Gates international. C'est de kidnapping qu'il s'agit cette fois, et évidemment de rançon prometteuse à coup de grosses valises Samsonite pleines de liasses. Cette entreprise pour le moins périlleuse requiert une équipe au poil, dressée comme un set de table de chez maxim's, carrée, classe et efficace. Pourtant force est de constater que les missions impossibles ne réussissent que dans les épisodes de la série du même nom, puisque de gros grains de sable viendront perturber cette belle organisation à commencer par l'élimination pure et simple d'une malheureuse voisine témoin du rapt... une victime pas si anonyme que ça. Enfin puisqu'une couille ne vient jamais seule, ce sont le détective David Friedman et sa temporaire partenaire du FBI Sadie Hawkins, qui ont été chargé de mettre un terme à cette histoire sordide, et d'ajouter bien des bâtons dans les roues déjà voilées du crapuleux projet.

Ca commence au générique par quelques notes de free-jazz pincées sur des cordes usées et un charleston pressé d'en découdre, avant la mise en images de l'audacieux kidnapping et de sa malheureuse conséquence. Damn shit ! Ca continue sur la prise de conscience du groupe qui malgré tout s'est fourré en planque pour la suite des opérations, passant outre les remords de Coco Chavez qui aurait bien besoin de digérer l'incident d'une manière ou d'une autre. Son "Fuck me Junior !" résonne alors comme un singulier cri de détresse et on a bien du mal à rester vissé sur son siège devant l'appel de la plantureuse créature… Ca démarre surtout comme un bon vieux polar avec toutes les ficelles du genre malgré la volonté gentiment caricaturale d'agrémenter l'exercice de style d'une délicieuse pointe d'humour. La mise en scène s'imprègne de l'atmosphère au petit matin de la Nouvelle Orléans misant plus sur une galerie de portraits sympathique, que sur une intrigue remontée comme un ressort d'horlogerie. A mille bornes d'un L.A. Confidential, référence fort de café du polar de ces dernières années, Judas Kiss fait figure d'expresso cinématographique et se savourerait presque en terrasse plutôt qu'en salle obscure d'un troquet miteux d'un quartier reculé de New York. Dans la Louisiane de Gutierrez les gardiens de surveillance matent des films de boules impliquant des extraterrestres de série z, les couples de bandits s'offrent un cunni dans une chambre froide et les agents du FBI font des filatures en roller, café et talkie en main. Tranquille Emile.

Autant dire que Sebastian Gutierrez s'est fait plaisir sur ce premier film illustrant sympathiquement une enquête à tiroirs sans réelles grosses surprises et s'offrant, en guise de cerise sur le gâteau, Alan Rickman et Emma Thompson en tant que flics oldschool aux entournures cyniques. La gueule plombée du détective Friedman (Rickman) fait plaisir à voir, avec son air figé, comme gêné d'un bout de tabac coincé dans le larynx, et ses manières peu gentleman, limite cloche, de mener une enquête à son terme. Amateur de golf à ses heures, il aime à taper le club sur les jambes plâtrées de ses collègues peu enclin à lui fournir le fin mot de l'histoire. Son duo improbable avec l'Agent Hawkins (Thompson) lui laisse un goût amer qu'on ne se lasse pas d'apprécier et les quelques joutes verbales échangées font la joie des amateurs du bon mot. De l'autre coté des droits sentiers de la vertu, Coco Chavez interprétée par une Carla Gugino en forme, damnera plus d'un spectateur via sa plastique de poupée carossée, ses moues innocentes et ses attitudes coupables. A ce petit jeu la belle s'octroie un premier rôle de choix dans une filmographie en demie-teinte, alternant d'accoutumée des second rôles féminins sans grande consistance (Spy kids, The one) et quelques participations plus honorables au septième art (Sin City, Le centre du monde, Snake eyes). Certaines mauvaises langues peuvent s'amuser à argumenter que les rôles de fausses naïves ne sont pas bien compliqués à jouer, qu'il suffit de pousser la caricature de la bimbo (syndrome de la sucette à l'anis) et de la détourner vers une attitude à l'opposé pour obtenir trop facilement l'effet dramatique escompté. A ceux-ci je réponds juste une réponse toute L'oréal : "n'empêche qu'elle le fait bien".

Et qu'elle a de sacrés nougats.
Bref.

Situé vaguement quelque part entre True romance et Jacky Brown, Judas Kiss est un bon petit film soigné, qui n'a pas vraiment eu le succès public espéré malgré une bonne presse et la récolte du prix critique au festival policier de Cognac cuvée 1999. Sa sobriété d'intrigue toute relative pourrait pourtant faire office de point fort au sein d'un genre policier prompt à nous pondre, au choix, du double-double jeu alambiquée sur fond de complot politique, et/ou de la fusillade à chargeurs ouverts dévastatrice de décors. A ce titre il est bon de se rappeler qu'il reste de la place de disponible entre Julie Lescaut, L'affaire Pelican et Bad Boys et que parfois un donut bien préparé peut faire plus flic qu'un smith&wesson encore chaud dans une flaque d'hemoglobine.


Enzo

Le pour :  Carla, Allan et Emma… j'ai déjà dit Carla ?
Le contre :
nan, désolé.

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12 juillet 2005 2 12 /07 /juillet /2005 00:00

USA - 2002 (Mindhunters)


Genre : crottin en série
Réalisateurs : Renny Harlin
Scénario : Wayne Kramer, Kevin Brodbin
Directeur de la photo : Robert Gantz
Casting : Val Kilmer, Christian Slater, LL Cool J, Kathryn Morris, Eion Bailey, Clifton Collins Jr
Musique : Tuomas Kantelinen

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****


Deux petites poignées de jeunes profilers du FBI sont lâchés sur une base d'entraînement de l'armée désertée pour le week-end et entourée d'eau. Ces insulaires volontaires vont devoir se démerder avec leur bites et leurs couteaux pour résoudre quelques énigmes tordues afin de démasquer un ouf et ainsi obtenir leurs galons.
- Une sorte de Lost allégé en somme.
Ou un Koh Lanta du pauvre.

Les psychopathes américains ne sont en rien menacés par le niveau de recrutement du Federal Bureau of Investigation, les apprentis y étant plus instables les uns que les autres. Un ou deux orphelins, un réparateur compulsif fan de Mac Guyver, Un hémiplégique accroc à son gun, une toxico du patch très à cran depuis qu'elle a arrêtée de fumer, une aquaphobe prononcée suite au viol par noyade de sa sœurette. Pas évident alors d'aller, la fleur au harpon, chasser le mérou. Les autres se croient très futés mais ne valent guère mieux. Ils auront, à défaut, tout lieu d'étudier les différentes manifestions de la paranoïa et ses mécanismes retors du fait que le tueur en question est "forcement" l'un(e) d'eux.
On est évidemment à des brasses de l'approche subtile et sensible du sujet d'un Manhunter de Michael Mann. Et pour cause, il s'agit de Mindhunters de Renny Harlin, l'artificier de la série B et d'un pathétique Driven ou autre putassier Exorcist : The Beginning. Le temps et le supense qui en découle ne sont donc pas les enjeux de Profession Profiler comme Renny Harlin s'évertue à vouloir en persuader le spectateur.

Comme à son habitude, Harlin donne dans l'entertainement primaire et frontal : scénario pré-chié, image aseptisée pour faire passer ses velléités trash, mise en scène inervé de sens. Ajoutez quelques seconds couteaux qui cachetonnent à pas cher (Val Kilmer, Christian Slater) et les producteurs banquent. C'est qu'il connaissent bien leur taf ceux-là.
Après avoir produit Resident Evil : Apocalypse ou Supect Zero on maîtrise grave les ficèles du retour sur investissement avec la sortie en dvd de ces petits monceaux de sous-culture. Une ou deux têtes d'affiches vivant sur un succès révolu depuis une quinzaine d'années dans la périphérie hollywoodienne, (Val Kilmer, Christian Slater) et le tour est joué. Joué aussi le spectateur s'il avait fait l'effort pour admirer ses anciennes gloires d'adolescence (Val Kilmer, Christian Slater) puisque la tenue du haut de l'affiche de ceux-ci est abusivement mensongère. Peur Bleue bis repetitas. Pas cher non plus le reste du cast, évoluant habituellement dans la série tv bon marché ou le rap cheap (LL Cool J en gros bras de service).
Quelques placements produits subliminaux, Diesel qui vend ses montres, Adidas qui vend ses montres.
- C'est un film suisse ou bien?
Comme dirait notre ami Tyler Durden : "ils ne le savent pas, mais ils l'ont vu".

Vu également tous ces petits détails qui pourraient éventuellement dynamiter toute vraisemblance et dont ne s'embarrasse guère Renny Harlin. Ainsi, un simple cadenas est le garant qu'un arsenal permettant d'envahir le Koweït ne tombe pas en des mains mal intentionnées. Il n'y a plus qu'à mettre un bon coup de latte dans la porte. Ou ces tuyaux apparemment si peux fonctionnels mais agencés de manière tellement providentielle qu'ils permettent d'échapper à une mort aussi atroce que certaine. Ou encore la présence inopinée d'un magasin de jouets au sein de ce complexe militaro-isolé de tout et bien utile aux penchants démonstratifs du psychopathe.
- T'es chiant, c'est un élément de décor, pour simuler une vraie ville dans laquelle s'entraîne les commandos bien sur.
Bien sur. On pourrait pinailler que les simulations de combats urbains se font en général avec des façades mais voilà un souci du détail que ne renieraient pas les meilleurs chefs décorateurs du 7ème art et qui honore l'administration militaire us. Pas étonnant qu'ils n'aient plus de quoi payer de gilets pare-balles dignes de ce nom à leurs vrais soldats.

Bref, tout cela sent méchamment le vite fait. Du clipesque décérébré qui voudrait marcher sur les traces des maîtres étalons du genre, Roland Hemmrich, Michael Bay. Mais Renny Harlin n'est qu'un petit tâcheron de la punchline pour téléfilm de deuxième partie de soirée estivale. Un dilettante du plan de coupe. Un éjaculateur précoce du retournement de situation.

Renny Harlin est l'Homme Pressé :
#On crache la nourriture
A ces yeux affamés
Vous voyez qu'ils demandent
Nous les savons avides
De notre pourriture
Mieux que d'la confiture
A des cochons(...)
Qui veut de moi
Et des miettes de mon cerveau
Qui veut entrer
dans la toile de mon réseau
Militant quotidien
De l'inhumanité
Des profits immédiats
Des faveurs des médias
Moi je suis riche très riche
je fais dans l'immobilier
je sais faire des affaires
Y'en a qui peuvent payer#
(Noir désir - 1996)


Aswip'

Le pour : débranche donc ton cerveau pendant 1h40
Le contre :
mal d'estomac, prends donc un Renny

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10 juillet 2005 7 10 /07 /juillet /2005 00:00

Taïwan - 2001 (Qian nian men bo / Quianxi menbo)


Genre : Trip mélancolique
Réalisateur : Hou Hsiao Hsien
Scénario : Chu Tien-wen
Directeur de la photo : Lee Ping-bing
Casting : Shu qui, Jack Kao, Tuan Chun-hao
Musique : Lim Giong, Yoshihiro Hanno

Scénario
*****
Mise en scène
*****
Photographie
*****
Acteurs
*****
Effets spéciaux
*****

Vicky erre la nuit entre son appart et le club techno dans lequel elle arrondie ses fins de mois. Elle y croise, selon l'endroit et l'occasion, Jack son employeur aux petits soins, et Hao-hao son maniaque de concubin, avec qui elle vit depuis ses 16 ans. Le garçon possessif a instauré depuis longtemps un curieux rituel d'inspection qu'il suit scrupuleusement étape par étape lors des retrouvailles : dépiauter le sac à main, vérifier les comptes, les factures de téléphone, les messages sur le portable et même l'odeur à fleur de peau de son papillon nocturne, histoire de voir que tout est en place. Vicky de guerre lasse tolère ce manège paranoïaque malgré quelques manifestations d'excès allant parfois jusqu'à la fuite, régulièrement dans les bras confortables de Jack. Et Vicky revient, encore et toujours, vers Hao-hao, cédant plus ou moins aux larmoyants appels de son compagnon. Mais elle le quittera un jour, c'est décidé. Elle partira dès qu'elle aura dépensé les 500.000 dollars taïwanais dont elle dispose sur son compte en banque.

C'était il y a dix ans, en 2001.

Hou Hsiao Hsien (HHH pour les adeptes) réalisateur prolifique de la nouvelle vague taïwanaise, ouvre superbement son film avec un plan séquence de toute beauté. Sa caméra sur les talons d'une Vicky sautillante, suit l'étincelante beauté asiatique traversant, de nuit, une passerelle couverte, le temps d'une introduction en voix-off ramenant l'intrigue dix ans en arrière. La poursuite filmée au ralenti, doublée d'une bande son techno enivrante, sublime l'instant pourtant quelconque, pour atteindre une dimension tout autre, aquatique, vaporeuse, hypnotique... D'entrée la mise en forme flatte les sens et installe une atmosphère presque rêvée, glissant le spectateur dans un agréable état d'ivresse. Hou Hsiao Hsien suit le quotidien monotone de Vicky, seule, en couple, avec ses amis, en proie à ses doutes, rayonnante de petites joies, sans dire mot ou si peu. Dénué de structure temporelle autre que cette évocation de l'an 2001, et fort d'un montage d'instants de vie disséminés, il opte pour un traité mélancolique moderne résolument visuel autour du thème du souvenir de ses personnages. Il filme au plus près la délicieuse Shu Qi, auréolée d'une grâce irréelle, absorbant la moindre particule lumineuse des réverbères de rue aux néons des boîtes de nuit, exaltée de surcroît par l'oeil expert de Lee Ping-bing (à l'origine de la photo de In the mood for love) et accompagnée par les sourdes nappes House de Lim Giong. C'est beau.

Il faudra pourtant se contenter de cette extase plastique, n'en déplaise aux plus difficiles certainement déçu du manque de finalité de l'histoire. Hou Hsiao Hsien ne se lasse pas d'admirer Vicky, en tant qu'icône éphémère d'une jeunesse taïwanaise désabusée, et ne cherche jamais à répondre au peu de questions que pose le film, notamment en ce qui concerne les intentions de son héroïne. A ce sujet le réalisateur déclare même tâtonner dans sa quête de compréhension de la jeunesse actuelle et avoue volontiers ne pas être encore en mesure de donner une "forme" cinématographique idéale à cette nouvelle génération, ni d'illustrer au plus juste ce qu'elle vit. Les changements intervenus ces dernières années à Taïwan ont été nombreux, rapides et importants, la tendance allant vers une réorganisation complète du pays. Subissant de plein fouet les métamorphoses politiques internes et plus enclin au modèle japonais que celui traditionnellement chinois, la jeunesse taïwanaise essaye aujourd'hui d'oublier la précarité de la situation économique en vivant au jour le jour. C'est précisément cet instinct de vie que Hou Hsiao Hsien tente d'imprimer sur sa pellicule, fasciné par l'inexplicable, et par cette si belle jeunesse qui se consume d'aller nulle part, souvent seule dans son coin.

En fin de compte si toute forme narrative semble absente de Millenium Mambo c'est peut-être que les mots manquent à l'auteur pour exprimer ce désenchantement. Palliant cet handicap par l'image en illustrant visuellement des extraits d'un quotidien en boucle, il endigue l'absence de souvenirs de la jeunesse actuelle et offre à la mémoire taïwanaise le premier témoignage d'une génération à la dérive.

Enzo

Le pour :  Esthétiquement superbe
Le contre :
Déconseillé aux accrocs de la cafeïne

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